Mon très cher .CUT, même quand il est de passage furtif à Paris, a forcément des bons plans à proposer. Par exemple, pour la soirée qui nous concerne présentement, il a pu assister (et nous avec) au passage aller de THEE SILVER MT ZION MEMORIAL ORCHESTRA. A moins de suivre de manière assidue le groupe, ou bien la programmation de l'ALHAMBRA, il n'était pas vraiment facile de savoir qu’ils allaient jouer ce soir à Paris puisqu'il n'y avait aucune publicité nulle part. On s'avère être bien loin de nos scènes habituelles avec TSMZ, mais le concert n'a pas manqué d'être intéressant au final.
Paris fourmille de salles, petites ou grandes et l'Alhambra semble pour certaines niches un endroit incontournable. Le style global de l'endroit fait assez penser à de l'art-déco, mais une fois dans la place, toutes les salles sont noires et feutrées. Pour l'occasion du jour, l'ensemble des fauteuils a été enlevé et les seules places assises restantes nous faisaient monter dans le balcon où, très honnêtement ce n'était pas vraiment l'endroit idéal puisque l'on n'y aurait pas vu grand chose. Donc, nous avons assisté au concert debout et dans le cas de TSMZ, cela signifie environ 1h50 de performance rien que pour eux.
Bon. Par contre, la salle se targue d'être « la scène de toutes les musiques » mais c'est un terme plutôt chauvin de leur part puisque à l'affiche, et programmé pour jusqu'à cette fin d'année, point d'électronique, de hard rock ou de métal, et encore moins de goth, punk, techno ni classique, même d'avant garde ou fusion, puisque c'est le mot à la mode pour essayer de coller une étiquette sur les inclassables. Ensuite, directement sur la page même de l'Alhambra, TSMZ est classé en tant que « pop-rock » alors que même moi je n'aurais jamais songé à les définir comme tel. Enfin, passons sur cette petite digression qui me fait rire relativement jaune quand on y repense à deux fois.
Parlons tout d'abord de la première partie, non annoncée, de la soirée. Alors attention : mettez vos gilets pare-balles, vos lunettes anti-éclaboussures, et chevillez-vous à votre fauteuil. Un dernier conseil : ne buvez pas, ne fumez pas pendant ce paragraphe; je n'accepterai pas la responsabilité de votre asphyxie.
Parmi le matériel monté sur la scène, viennent s'installer à la basse, la guitare et la batterie trois pauvres mectons façon bon chic bon genre. Le poil est mal rasé (çà fait mauvais garçon), le cheveu est graisseux, filasse et ramené vers l'avant (çà fait emo çà...) et leurs fringues font la part belle à la chemise à carreaux. En soi, si la performance s'avère bonne, qu'est-ce qu'on s'en fiche vous allez me dire, mais, se trouve posé juste devant la scène un bon gros ROLAND des familles qui laisse présager un quatrième compère. Et là, tout se gatte : entre en scène une pauvre chèvre sans forme, dans une pauvre robe de cocktail à deux balles avec aux pieds, des godillots qu'on les dirait achetés aux petits frères des pauvres. Mais attention, acheté dans les années 30 ou 40 parce que le style gavroche, à moins de valoir très très cher, c'est quand même très très has-been. La pauvrette a ce cheveux mi-longs (tout aussi graisseux et mou), châtain, une tronche d'écureuil anorexique qui fait tellement arty-farty « tu comprends je souffre beaucoup pour mon art », l'œil rond et hagard, des petits bras, des petites jambes et pas une once de nichon pour essayer d'exprimer un peu de féminité. Déjà, c'est mauvais point. Des petite pépés comme elles, y'en a dans la moitié des appartements loués sur Paris et on peut considérer que 80 % de cette population, qu'on dirait clonées les unes sur les autres, aspire et rêve de se voir en haut de l'affiche. Elle s'assoit donc devant son super clavier de la mort qui tue (on va dire merci à papa) et, après avoir fait compter par le « batteur » le un-deux-trois de mesure, commence, elle et ses petits « panou-panou » à jouer. Il faudra moins d'une minute à mon .CUT pour me dire à l'oreille que « première partie c'est pareil que de se prendre un doigt dans le cul ».
Musicalement, je vais essayer de faire concis parce que c'est vraiment très mauvais. Lorsque j'ai l'estomac qui tente désespérément de quitter mon corps, tant par la bouche que par le fondement, c'est que vraiment, c'est absolument à chier. La voix de la « caroline chérie » est pleurnichante, mal déliée, dans ce timbre du plus commun mezzo-soprano, qu'il faut être vraiment doué pour en faire quelque chose. Aucune originalité dans l'interprétation; çà couine, çà chouine, çà vocifère vaguement (et tout en retenue parce que c'est pas du tout son genre vous comprenez); c'est au final absorbé dans un nombrilisme égoïste et sans expression tellement qu'elle ressent trop sa musique à elle qu'elle est trop bien. Passé le premier morceau, « caroline-chérie » se présente comme çà : « bonjour je suis Faustine Seilman et je suis accompagnée de quelques musiciens ». De l'ensemble du set, elle ne fera que la promotion de SA musique, sans jamais citer les trois branlots qui ont accepté de la « soutenir » (parce que y'en a bien besoin) dans son dur travail de représentation. Limite, après coup je me dis que j'aurais du aller lui acheter un disque; j'aurais pris énormément de plaisir à l'utiliser comme sous-bock ou bien pour caler un meuble bancal. Mais au final, il nous reste toujours des disques promo-découverte d'Infonie pour çà, et çà coute moins cher. D'autant plus que je ne voudrais absolument pas être associée à sa prise de poids parce que mon CD lui aurait payé un repas complet et équilibré. Le chant est une torture à entendre; j'hésite entre une grosse crise hémorroïdaire et lui demander quand elle va enfin perdre les eaux de sa grossesse extra-utérine. C'est tellement une torture qu'au second morceau du machin je suis sortie pour aller acheter de la bière et un snickers; le meilleur depuis ce début d'année en fait. C'est bon le snickers quand on a les dents qui grincent en fait.... Et puis la digestion çà endort un peu toussah. IL est quand même à noter que nous ne fumes pas les seuls à prendre cette initiative; beaucoup de gens sont sortis de la salle pour venir acheter et boire une bière dans le hall pendant que « Martine » bêlait sur scène. Mais une bière çà ne dure pas éternellement et le snickers est vite grignoté. Nous voilà donc repartis pour subir une première partie, ho combien douloureuse.
Parlons un peu de SA musique (parce que je reviendrai après sur SES musiciens). Alors : sur le facebook de la pauvrette, il est marqué qu'elle a une « solide formation classique »; çà s'entend plutôt bien en fait. Mais personnellement, je trouve que, question composition, même mon déliateur, ma méthode rose ou bien encore et là je vais très loin parce que ce n'est même pas de ce niveau là, mon « Clavier-Büchlein vor Anna Magdalena Bach » sont mieux écrits et sont plus complexes. Les partitions sont rudimentaires, les mélodies re-pompées à des morceaux de pop-rock que j'ai déjà entendu (sans pour autant remettre un nom dessus). Dans son ensemble c'est mièvre, simplet et çà entraine un inconfort comme lorsque l'on vient de tomber dans les orties. De plus, lorsque l'on s'arrête un peu sur la phrase musicale, on note que celle-ci reste terriblement pauvre; pauvre dans le sens où la composition ne subit jamais de réel développement et que également, chaque morceau se termine dans une forme de non-achevé, comme si il avait fallu couper au ciseau pour que cesse la torture (peut-être un bref moment de conscience ?). Non seulement çà tarde à se terminer, après avoir joué comme un chat avec sa queue, mais en plus çà se termine mal, dans des tonalités en totale opposition avec l'idée même d'une fin dans l'écriture. D'un point de vu des sources musicales, on se cantonne à l'utilisation d'un jazz mou, que le niveau général des acteurs sur scène n'arrive même pas à assumer. Tout reste léger, ce qui est particulièrement gênant dans le cas présent. Du début à la fin de la performance, on aura en outre cette base extrêmement présente de Ragga-dub, que le style même des musiciens exprime à la perfection en plus des sonorités. Ce style musical abâtardi du reggae dont le seul but est de faire croire que l'on fait de la musique à fumette, tout en se dédouanant d'être sales et stupides. Même dans ces sonorités modernes la composition est mauvaise, sommaire et redondante. Si ce n'est une vague mélodie jouée sur le Roland de papa, les accords et les mesures resteront les même du début à la fin.
Passons maintenant aux musiciens qui accompagnent la chanteuse. Honnêtement, je n'aurais jamais envisagé, surtout après avoir assisté au KKP, que l'on puisse avoir aussi peu d'oreille musicale et de rythme dans le sang; que d'ailleurs dans leur cas, on devrait plutôt parler de sang de navet. Chacun des trois acolytes pêne à jouer sa propre partition, pourtant facile puisqu'elle ne comporte que trois foutus accords. On voit parfaitement sur chacun des trois petits visages constipés que le challenge est extrêmement difficile pour eux. On pourrait d'ailleurs considérer qu'il s'agit, dans le cas présent, d'un art qui leur est totalement obscur à eux aussi puisque aucun d'entre eux ne saura se mouvoir en rythme de ce qu'ils interprètent personnellement. Je pensais que Knut Enderlien était le seul à entendre des sons dans sa tête, mais à priori, même INADE semble créer quelque chose à la différence de la pompe à vide qui s'est produite ce soir devant nous.
Donc, au final, parce que le but de la soirée n'était pas de se faire violence en assistant à une n-ième wannabe copie galvaudée de Barbara, j'ai fini par enfiler mon baladeur tellement le son m'était devenu insupportable. C'est assez bien « Progenies of the great apocalypse » quand on veut se laver les oreilles. Et puis vivre dans l'espoir que les prochains shows sauront me consoler, çà permet aussi de ne pas se vider par tous les orifices.
Dieu merci, la torture que nous a infligée la caroline chérie n'aura durée qu'un temps. Entre baladeur et bière au snickers, j'ai réussi à surmonter l'angoisse de me répandre sur le sol. Encore heureux parce que la suite a largement valu son pesant de cacahuètes.
.CUT, cher à mon cœur, s'avère être un fan inconditionnel et absolu de la formation TSMtZ. Au départ pour l'accompagner et lui faire plaisir je m'étais donc décidée à aller voir l'un des points d'acmé de sa culture pour ne pas qu'il se sente seul. Et bien ma bonne dame, au final, c'est bien TSMtZ.
La première particularité du groupe (parce que je vais honteusement passer sur l'historique) c'est quand même le remplacement des instruments électriques (basses et guitares) habituels par des cordes traditionnels. La basse est donc assurée par une contrebasse et les « chants » par deux violons; ceux-ci travaillent et sont branchés comme de normal, avec une quantité de pédales assez conséquente. Au final on a sur scène 5 personnes qui travaillent de concert pour la performance. Le leader, ou pseudo leader puisqu'il en refuse la casquette, Efrim assure principalement le chant, le soutenant là par contre avec une guitare tout ce qu'il y a de plus électrique. L'ensemble peut donc s'apparenter à un groupe jouant dans le domaine de l'électro-acoustique, même si le travail sur les sons est quand même très rock. La seconde particularité de la formation, c'est la durée des morceaux; on nous propose donc des pièces assez longues, ce qui permet un développement riche et un travail assez recherché sur la musique et les textes. Les textes d'ailleurs sont intéressants, politisés certes mais au final assez peu réactionnaires. On à l'impression d'être en train d'écouter des histoires pour grands enfants au coin du feu...L'écriture semble parfois assez hallucinée, ce qui colle parfaitement avec le style « psyché-rock » que l'on peut retrouver dans TSMtZ. La perception auditive et même visuelle fait tout d'abord penser à du nô ou de la tragédie grecque; les phrases sont allongées, étirées et se finissent en général par une diminution du ton en parallèle d'une élévation de la note tenue. La voix se déplace au dessus de la foule et de la musique, touchant à peine les mélodies, survolant l'ensemble. On y trouve un mélange équilibré entre le phrasé et les mélodies, interprétées par Sophie et Jessica. On retrouve dans le langage corporel d'Efrim ainsi que dans sa voix un petit côté Joe Coker (quand il était jeune), et les voix des deux violons rappellent un peu Kate Bush. L'ensemble musical se rapproche de formations comme Pink Floyd, Led Zepplin ou bien encore, en poussant le bouchon un peu, Deep Purple période « In Rock ». En réfléchissant au show, on peut tout à fait rapprocher TSMtZ à tout un tas de références, plutôt période 60-70, avant le début du hard rock. Les arrangements musicaux sont agréables, les ambiances relativement riches. L'utilisation de la batterie évolue entre le rock, là-encore, et le jazz traditionnel.
La performance est bonne et le tout est régulièrement agrémenté d'anecdotes inventées et relatées par Efrim. Le public par contre n'est pas vraiment très intelligent, et s'avère même être désespérément rigide et intolérant. J'ai bien aimé l'histoire de son coiffeur. Le concert va durer environ 1h50, ce qui est plus que correcte quand on pense aux sets de 45 minutes habituels auxquels on a droit. TSMtZ c'est quand même très différent de Godspeed You ! Black Emperor; il y a plus de rythmique, la musique est moins introspective et les compositions plus affirmées. De l'ensemble de la soirée on peut entre autre citer les morceaux « I built Myself a Metal Bird », « 13 blues for Thirteen Moon » et surtout parce que j'ai bien aimé moi « Microphones on the Trees ». Ensuite, avec une durée moyenne de 7 minutes par morceaux, la température est assez vite montée. Paradoxalement et c'est regrettable, le public est resté plutôt tiède, se laissant assez peu submerger par l'émotion de ce pourquoi il était là. C'est surtout dommage parce que le tissu musical proposé par ASMtZ s'exprime avec beaucoup de raffinement; ils n'ont pas besoin de hurler, gesticuler ou casser des fauteuils pour réussir à s'insinuer dans la tête, s'y creusant une petite place. Leur musique fait perdre la notion à la fois du temps et de l'espace, proposant une sorte de voyage « décalé », en dehors des circuits proposés par les tour-operators habituels (mais je n'y ai quand même pas croisé Kuato).
On notera au passage la présence de Warren Ellis, que .CUT aura été saluer à la fin du concert.
Bon. Un concert totalement différent de ce à quoi j'assiste traditionnellement, mais
TSMtZ reste au final une valeur sure et à suivre de la scène rock-indépendante. L'une des meilleures formations j'aurais même tendance à dire, puisque déjà plus reconnue chez nous que Do Make Say Think et moins lénifiant globalement que Godspeed you ! Black Emperor. Un public à chier, une première partie à vomir (qui finalement n'avait rien à voir avec TSMtZ; on se demande pourquoi elle était là) mais une musique intéressante et un show visuellement assez attractif. Une petite soirée tranquille, une petite bulle de ciel colorée que j'ai pu saisir au passage.
10 avril, 2010
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