Premier concert de la saison : Une affiche un peu paradoxale et une petite victoire personnelle.
De la soirée, j'avoue ne pas m'être appliquée à soutenir tous les groupes. Je suis venue pour MILKING THE GOATMACHINE ainsi que pour KATAKLYSM, les trois autres formations ne m'auraient pas faite déplacer.
J'adore MILKING THE GOATMACHINE. Je n'ai eu d’araser mon entourage pour faire découvrir le groupe, et c'est donc avec un certain contentement que je pris connaissance de l'affiche du NECKBREAKERS BALL.
Pas de temps mort pour ce concert puisque, dès 17H45, il est possible de rentrer et de s'installer. Tout juste le temps de boire une demi-bière que déjà le blast-beat expulse l'air chaud vers l'extérieur de la salle.
Pas grand monde pour soutenir le groupe qui a pourtant fait une entrée sur les festivals européens aussi remarquable que remarquée l'an dernier. Un Brutal Death carré, un peu grind sur les bords également, un concept léger et pour le moins divertissant. Il est entendu que pour apprécier MILKING THE GOATMACHINE, il est nécessaire de posséder l'humour comme trait. Le groupe se produit affublé de masques de chèvres et tous les morceaux font références aux chèvres ou à leur alter-égo masculin, le bouc. Les adorateurs de l'animal sacrificiel, ou de l'autre incarna blasphématoire ne seront donc pas à même d'apprécier la chose pour ce qu'elle est. Le premier album, « back from the Goat », sorti en 2009, avait eu comme promotion des morceaux tels que « Surf Goataragua » ou bien l'excellent « Milk Me up Before i Go Go » (qui ne sortira en fait que sur le second album « Seven... A diner for once »), proposé directement par la chaine Youtube de Nuclearblast Europe.
Ce n'est pas la richesse des paroles qui pourra leurs attirer du public mais, l'auto-dérision étant de mise pour Goatleeb et Goatfreed, au demeurant, le son ainsi que les mixages sont quand même très bons. Un excellent produit laitier à consommer sans modération et qui n'entraîne aucune intolérance.
Ayant fait le déplacement quasi-exclusivement pour les jeunes teutons, j'ai ainsi été comblée de découvrir que le son en live était largement aussi bon que celui des enregistrements, avec la grande chance en plus de pouvoir apprécier un show débridé.
Le niveau de chaque protagoniste est correcte et la performance est, même au-delà des masques, agréable à regarder. On ne peut en aucun cas remettre en cause leur dynamisme ou bien leur mobilité. Ces « boucs-émissaires » du Grindcore remplissent parfaitement leur office ; Le public n'est pas nombreux, mais à la fin du set, tout le monde aura passé un bon moment à priori.
Quelques mordus (dont je fis partie) scandaient tout au long du set les quelques paroles reconnaissables du second album entre autre.
Quel plaisir pour moi, qui ne peux plus se permettre le luxe de la fosse dans le cas de performances trop agressives, que de pouvoir assister au set de ce groupe amusant, juste devant, au milieu, sans risquer de me faire piétiner.
La seconde partie du NECKBREAKERS BALL est assuré par l'un des pionniers du « Viking Metal ».
Alors moi je suis perdue dans tous ces genres. Pagan, Viking, Folk.... Je suis toujours férue d'apprendre et d'être initiée dans le grand secret hermétique de la chose. Je sais que je déteste ARKONA (mais c'est normal dans ce cas-là puisqu'ils partent avec un trèèèèèès GROS handicap), TURISAS et KORPIKLAANI sont pour moi l'illustration même de l'opportunisme culturel. Bon ensuite, j'aime bien certaines choses et je suis plus ou moins FINNTROLL depuis le début, avec quand même un grand regret concernant la nouvelle politique marketting du groupe (ho mon dieu qu'il est mignon le nouveau chanteur !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! fais trois goûtes dans sa culotte en coton). Je suis toujours ouverte à la découverte de nouvelles sonorités ou bien encore à ce que l'on me permette de rattraper mon retard en matière de connaissance ; Mais certaines fois, j'avoue que, malgré toute la bonne volonté du monde, je reste hermétique. Globalement, MANEGARM m'a fait le même effet que TIAMAT. C'est dommage, il paraît que c'est vachement bien... La présence scénique est assez médiocre et le son n'est pas très bon. En outre, j'avoue avoir eu naturellement un gros problème avec leur autiste de violoniste. Ensuite, le public n'est pas encore au rendez-vous, et donc, pour un groupe qui a 15 ans d'existence, çà fait un peu mal au cul, surtout quand on est à l'initiative du genre. La performance de MANEGARM, m'a fait penser à « La musique d'Erich Zann » ; La nouvelle m'avait assez troublée. Avec un côté impérialiste tellement naturel dans leur posture, que même les petits norvégiens doivent apprendre à l'école qu'ils ne sont pas Suédois ; c'est pour dire.
Bon, çà suit les canons du genre à la perfection puisqu'ils en sont les instigateurs. C'est sec, assez basique, et (même si c'est une musique à laquelle mon second X ne vibre absolument pas) avec parfois des accents hystériques qui laissent songeurs. C'est censé être une musique « contemplative », il est vrai que l'humain n'est pas infaillible et que même sa voix peut être vacillante. Par contre, il faut reconnaître à MANEGARM un respect quasi-dogmatique des canons de la musique primitive. Les compositions sont presque entièrement monodiques et çà c'est intéressant. Le fait d'utiliser violon et guitare électrique peut ne s'apparenter qu'à une évolution toutefois logique afin de toucher un public plus large (et dont l'oreille n'a pas besoin de connaître les tropes). On peut donc, si l'on est passionné du genre, y voir une forme moderne de la mélopée. Qu'on n'aille cependant pas me faire dire que la musique de MANEGARM a quelque chose de subtil ou de raffinée ; le son est plutôt criard, et malgré tout c'est assez mal dégrossi. Le groupe ne semble de toutes façons pas très à l'aise sur scène, passage en règle générale obligé pour un développement de carrière efficace. Je laisse donc les viking à leur couverture en peau d'ours mal rappée, et m'en vais me boire une bière dehors.
Le troisième groupe cependant, quoique faisant partie lui aussi de la scène dite « Viking metal », offre des sonorités largement plus élaborées. EQUILIBRIUM est groupe largement plus récent, même s'ils ont presque 10 ans de carrière au compteur. Le son est plus chaud et plus arrondi et la voix sonne malgré tout mieux à mon oreille. L'empreinte« folk » emprunté au passé est plus civilisée, et le son rappelle un peu, même s'il est un tantinet plus léger, celui de FINNTROLL. Les compositions sont plus épiques également, avec cet aspect fédérateur que je n'ai personnellement pas entendu dans MANEGARM ; Comme si les premiers pratiquaient sciemment une sélection de l'auditoire de par leur musique. MANEGARM manque de cœur et de générosité en fait ; leur musique n'a pas cet aspect bi-polaire, ou bisexuée comme je l'envisage, qui permet à la plupart des groupes de se targuer de posséder des fans de tous bords.
La bière a meilleur goût en présence de EQUILIBRIUM, peut-être aussi parce que l'on ne se sent pas exclus de lever le coude pour des causes plus légères.
Le public parisien préfère la musique plus légère et répond ainsi de manière largement plus chaleureuse aux allemands qu'il ne l'a fait pour les suédois. Il faut également avouer que la présence scénique du groupe est beaucoup plus vivante, appelant ainsi les hordes à suivre leur tambour de guerre dans un périple plus romantique. Je retrouve aussi, sous des aspects un peu différents, le son enjoué et malgré tout fort passionnel qui m'avait tant charmé lorsque j'avais découvert ORDEN OGAN (eux aussi allemands, rappelons-le). Les mélodies sont plus faciles d'écoute, plus abordables, et l'aspect identitaire qu'offre les sonorités des allemands est largement plus tolérant vis à vis des aspirations de chacun.
Ayant surtout profité de l'occasion pour m'adonner à mon sport favoris, j'avoue me retrouver désormais un peu Grosjean comme devant vis à vis du peu que j'ai pu voir et entendre de la performance de EQUILIBRIUM. Nul doute que, sans pour autant courir les festivals et autres pour rattraper ma grosse lacune, je vais de ce pas m'empresser de creuser le sujet (parce que c'est bon bordel !).
L'avant dernier groupe qui va ensuite succéder à EQUILIBRIUM n'a absolument rien à voir avec toute la frange romanesque du pagan metal. On se trouve avec LEGION OF THE DAMNED projeté violemment à la face de la réalité, et les belles histoires d'Hanzel & Grettel ou bien de Valkyries obèses venant se frotter au gros marteau de Thor sont remplacées par une violence on ne peut plus moderne (on aura beau dire ce qu'on veut, rien de tel que le plomb).
On passe donc de la farandole à la danse de l'atome. Le thrash Death du groupe est incisif, précis et ne laisse pas place aux regrets provenant d'un passé parfois approximatif.
On peut aisément rapprocher LEGION OF THE DAMNED du MANEGARM dans le cas d'un étude de la composition ; les deux en effet proposent une écriture musicale assez répétitive ; les deux peuvent donc se classer dans la catégorie de la monodie. Cependant, alors que les Suédois abordent les berges alambiqués du lyrisme, en proposant un Metal dit « folk », LEGION OF THE DAMNED vomit à la face du public dépourvue de fioritures ou autre enchevêtrements musicaux. Le son évolue à la vitesse du 5,56 et pénètre au cœur des entrailles. Le résultat s'avère à la mesure de la vélocité recherchée puisque la fosse ne se prive en rien de ses habituelles et, ho combien attendrissantes, marques d'affection. Comprenons en cela : çà mosh ! J'ai réellement eu l'impression de voir la petite maison dans la prairie, Laura Ingalls comprise, se faire dévaster par un torrent de napalm au petit matin. Fini donc les pâquerettes dans les cheveux, bienvenu à l'odeur de charnier et à la puissance de la sulfateuse. Le groupe est dynamique et celle-ci se transmet de point en point comme le bon vieux Chain Lightning de Legends (qu'est-ce que j'ai pu rigoler avec çà....). « Cult of the Dead » résonne bruyamment et « killzone » enfonce le clou du riff dévastateur. Non seulement le public s'amuse, petit tour de chauffe avant le grand final, mais Maurice Swinklers ne cache pas son contentement d'animer ainsi un public, auparavant un peu mou du Headbang. Le set a une progression crescendo. Il se finit d'ailleurs sur l'excellent « Werewolf Corpse », pour lequel j'avoue avoir une affection toute particulière.
La conclusion est satisfaisante pour ce groupe formé en 2004, qui ne fait pourtant pas tête d'affiche. A suivre donc avec attention, d'autant plus que « Descent into Chaos » qui vient de sortir est un excellent album.
Arrive donc enfin, la tête d'affiche de ce NECKBREAKERS BALL relativement disparate, on se doit de le dire.
Le tout nouvel album de KATAKLYSM « Heaven's Venom » (enfin, tout nouveau d'Août dernier) méritait bien une tournée de promotion, juste pour le plaisir de pouvoir reprendre en cœur le « you are my poison » de « Push the Venom ». Le son général est plus brutal que le précédent album que l'on pourrait qualifier même d'un peu mou en comparaison.
L'an passé, j'avais assez apprécié le concert au Nouveau Casino ; c'est donc en ayant une certaine « expérience » du groupe que j'assistai au show.
Alors commençons par un énorme coup de gueule (comme çà j'aurai enfin déversé toute l'ire qui a afflué dans mon sang en assistant à la performance). La veille, Maurizio et ses compatriotes se sont produits devant le public Strasbourgeois. Sans pour autant envisager que Strasboug soit une ville de seconde zone (j'adore Strasbourg ; sa cathédrale surtout), en comparaison, le public parisien a une fois de plus fait « honneur » à sa réputation. Strasbourg a accueilli avec fort enthousiasme et déchaînement la performance du groupe, Paris n'a pas même pu faire un tout petit peu honneur au drapeau. Un public tellement apathique au regard de ce qu'il avait produit pour le passage de LEGION OF THE DAMNED, que même la bonne humeur de Maurizio en a pris un coup. Le set est bon, le son pulse allègrement mais l'humeur est assez morose. Même lorsqu'il s'adresse à la foule, le cœur n'y est pas et pour le coup, Stéphane et Jean-François soutiennent fort heureusement le cœur terni de l'italien de Montreal. Les élus du premier rang vont d'ailleurs avoir droit à une distribution de bière de la part des membres du groupe, parce que, même si au départ ils ont distribué leurs bouteilles d'eau, çà fait quand même rouiller. Il est d'ailleurs des plus drôles de voir de jeunes « warrior » s'endormir pendant KATAKLYSM et demander avec un « s'il vous plait » plein de retenue à pouvoir bénéficier, non pas de la bière, mais bel et bien de la bouteille d'eau que Stéphane venait de donner.
KATAKLYSM, le son est bon, même si j'avoue avoir préféré celui du Nouveau Casino pour le coup. Le spectacle avait été l'an dernier outrageusement généreux. Beaucoup de spontanéité, un excellent rapport avec le public, un répondant au taquet et une bonne humeur qui rien n'avait pu ébranler, pas même les nombreux déboires qu'ils avaient eu à subir. Le show de ce soir est plus en demi-teinte, mais permet à postériori de mieux se familiariser avec les autres membres du groupe, souvent occultés par la personnalité flamboyante de Maurizio (qui se bidonne toujours autant lorsque l'on hurle son nom sur le ton d'une actrice experte dans l'art du squirt).
On ne peut pas dire que le set soit mauvais ; du tout. Mais j'en reste quand même amère de la tiédeur dont a fait preuve une fois encore le public parisien. Non seulement il rechigne à se déplacer pour soutenir la scène mais en plus, il ne tient pas la charge de la soirée.
A croire qu'il faille commencer à envisager que la scène se disloque malheureusement.
Une soirée agréable en conclusion, pour le côté festif et pour la performance générale. Un gros blanc concernant MANEGARM (j'ai fait de mon mieux pour essayer d'aimer. Sisi, je vous assure... Mais : non ), mais une franche rigolade pour MILKING THE GOAT MACHINE, ce que j'attendais justement en prenant ma place. C'est toujours un réel plaisir pour moi de voir KATAKLYSM et même si le groupe ne propose pas une musique aux extrémités de la composition, le son et les arrangements sont toujours agréables.
La soirée fut quelque peu en dents de scie cependant, qu'il en soit de l'affiche ou bien de la motivation du public. Depuis que j'ai commencé à faire des concerts sur Paris, je trouve que la scène se dégrade. Le public se fait de plus en plus rare, de plus en plus difficile. De ce qu'il m'apparait, il semble que celui-ci se tourne désormais plus facilement vers les festivals, où là, le public a tendance à affluer en masse. Je trouve cela dommage car les concerts ponctuels servent de tremplin à des groupes pas forcément à même d'accéder aux grandes scènes. J'aime particulièrement découvrir en concert ; les premières parties sont souvent boudées, et pourtant ce sont elles qui vont donner corps à la soirée. J'aime les premières parties. Parce qu'elles ne me laissent que rarement indifférente ; les têtes d'affiche ont un son que l'on reconnaît et qui est de fait, connu. C'est dans les petits groupes « montants » que l'on peut encore découvrir de quoi, soit être étonné soit se repaitre et fondre comme la misère sur le bas clergé (ce qui est toujours appréciable, il faut bien le dire). Je mettrais donc toujours un point d'honneur à assister aux premières parties d'un concert. Et puis au final, MILKING THE GOAT MACHINE, c'était quand même une excellente première partie ce soir !!!
27 mars, 2011
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.