AVERTISSEMENTS ET CONSEILS DE LECTURE

Bonjour,

Je me dois, après une longue réflexion, de préciser ou donner, le cas échéant, quelques consignes concernant ce qui suit plus bas.

Si vous n'êtes pas un grand lecteur, contentez-vous de lire uniquement le ou les paragraphes qui vous intéressent. N'allez pas ensuite vous plaindre que vous avez lu une logorrhée lassante. C'est comme dire à un gamin que le feu çà brûle. Bien fait pour sa geule !!!

Il n'y a pas de jolies images pour accompagner votre lecture ? Qu'importe ! vous aurez, tout au long de celle-ci de nombreux liens hypertexte (en rouge sur votre écran) sur lesquels cliquer. Ceux-ci vous ouvriront une page annexe qui vous affichera de quoi relaxer (ou non) votre cerveau.

Ensuite, le contenu de ce qui suit est d'un avis strictement personnel. Si vous souhaitez faire des commentaires, autrement que dans un contexte rébarbatif de "snif, ouin,bouh, t'es qu'une méchônnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnte envers moi et mes copains de bac à sable ", vous pouvez m'adresser ceux-ci par les moyens qui sont à votre disposition.
La critique est recevable si elle s'avère constructive.

Attention cependant; je suis très taquine quant au fait du comportement au sein des communautés virtuelles. Les report-abuse sont des choses auxquelles je suis rompue.

Sinon, pour en finir, je ne mords pas. Le but principal de ce blog est de donner un avis proprement personnel et, j'en ai la prétention, souvent différent sur de nombreux aspects à beaucoup d'autres, sur les concerts et autres auxquels j'ai accès. Pour vous, lecteur, je tente à croire qu'il s'agit de rire un bon coup, et pourquoi pas, d'apprendre deux trois choses et de vous faire tressaillir (de plaisir, de honte ou de rage) dans vos pantalons.


Je crois en l'existence de l'individu conscient, pas dans celui du singe a qui on a appris à parler ou à écrire.


Bonne lecture.

Laranor



PS : Si quelqu'un veut se dévouer pour être mon correcteur orthographique, cela me soulagera d'un correcteur automatique pourri. Et au passage, si quelqu'un veut faire la traduction en anglais, qu'il me contacte : je suis prête à faire des concessions.




30 décembre, 2009

CONCERT DU 11 DECEMBRE 2009 - .CUT Ft GIBET/ CHEERLEADER 69 and GUESTS/ EMBOE

Les vacances à la maison, ce n’est pas ce qu’on pourrait croire. Pas de grasses matinées, pas de feignanteries, pas de cooconing. Non, rien de tout çà. Les vacances, à la maison, c’est concerts et sorties. Malgré la fatigue qui commençait à se faire sentir, je ne pouvais décemment pas zapper le concert de .CUT. Il vient suffisamment peu souvent en France pour que le rendez-vous soit incontournable. Et puis .CUT, c’est quand même mon meilleur ami et çà, ca n’a pas de prix. J’ai donc passé 24 heures avec .CUT et GIBET; j’ai été les chercher à la gare, j’ai fait les balances avec eux, je les ai nourri et même je les ai bordés. Le plus amusant dans tout çà, c’est que l’on s’imagine toujours tout un tas de choses concernant les artistes. Pourtant, de l’autre côté du miroir, ils n’en restent pas moins des gens tout ce qu’il y a de plus normaux (enfin bon, .CUT et normal, de base c’est une association très antinomique).


Nous voilà donc en direction de Bagnolet avec armes et bagages pour établir notre QG le temps de la soirée. Initialement, le concert aurait du se produire en plein Paris, mais certains prétextes fallacieux de personne à la conscience douteuse ont finalement obligé les artistes à déplacer leur point de chute. Qu’importe; la journée sera bonne, et la soirée encore plus.

Bagnolet, c’est moche. Par contre, les consommations sont encore d’un prix abordable et les commerçants sont agréables. On ne comprend pas forcément tout ce qu’ils disent, mais ils sont disponibles et généreux avec la clientèle. Une notion de service que certains du grand Paris feraient bien de prendre en exemple d’ailleurs…
Nous arrivons donc en milieu d’après-midi au Pixi, afin de pouvoir tranquillement faire les balances. Le bar fait un peu brasserie en fait et on ne se douterait jamais que l’endroit possède une cave dans laquelle se produit aussi souvent du bruit. Déjà, c’est un mouchoir de poches ; çà annonce une capacité de 80 personnes mais je pense que déjà à 30 on doit être serrés. Ensuite, pour Bagnolet, les fluyers et stickers qu’ont laissés les précédents groupes font état exclusivement de concerts de punk ou du RIF, avec des noms aussi haut en couleur que DOLIPRANE 5000 (celui-là m’a marqué). Limite même on se demande si on ne s’est pas trompé d’endroit. L’aménagement est des plus spartiates, pas très propre et le matériel des plus minimaliste, mais .CUT et Gibet réussiront au final à faire quelque chose qui tienne tant bien que mal la route.
Lorsque Cheerleader arrive à son tour, puis ensuite Emboe, il ne s’agit plus que de peaufiner les derniers petits détails.
Ombre majeure au tableau cependant pour la performance de .CUT Ft Gibet; il avait été demandé un rétroprojecteur, et malheureusement de performance cinématographique il n’y aura pas. Tant pis dira donc .CUT, « j’ai quand même ma lampe de chantier ». C'est pour cela qu'ils passeront tout leur set avec des lunettes de soleil, en laissant les spectateurs se prendre la lumière blanche dans la tronche (çà me rappelle étrangement FRONT 242 tiens).

De la même manière que pour SHANTIDAS précédemment, les amateurs de musique alternative sont encore en train de bouder. 15 entrée payantes, c’est quand même pas beaucoup; surtout quand on sait que CHEERLEADER 69 c’est PUNISH YOURSELF et que .CUT est résident au MAMAC de Montréal avec l’un de ses innombrables projets et qu’il collabore avec le guitariste de G.P.ORRIDGE. Enfin bon, je commence à renoncer à trouver des gens (autre que dans le DEATH) qui ne soient ni feignants, ni trop superficiels pour accepter de sortir soutenir les artistes qu’ils écoutent égoïstement tout seuls reclus chez eux avec du chocolat chaud et des boudoirs (parce que les p’tits beurre c’est trop dur pour leurs dents).
D’un autre côté, malgré le battage sur Facebook et Myspace, si l’organisation avait fait son boulot, plutôt que de snobber les deux formations précédemment citées, les recettes auraient peut-être été meilleures.

La nuit tombe vite sur Bagnolet et le concert est prévu à 20 heures pétantes, puisqu’il faut avoir tout remballé pour 23 heures.
C’est donc EMBOE qui commencera la session.

EMBOE, un illustre inconnu au panthéon très sélect de la musique bruitiste. Il s’agit juste d’un type avec sa guitare et une floppée de pédales de distorsion. Ca commence tout doucement, comme du psyché-rock anbient, genre « meedle » des Pink Floyd. L’harmonique est assez classique, çà se laisse écouter. Les boucles sont longues et régulières, rondes comme des bulles de savon. Les premières minutes posent une ambiance calme et détendue, bientôt suivies par une montée en puissance, dans les phénomènes sonores. On a une utilisation plutôt standard de la réverbération pour appuyer la croissance auditive, mais l’effet rend une impression d’attente suspendue. Cette expansion se termine par une explosion bruitiste sous forme de distorsion, qui aurait cependant mérité d’être amenée un chouilla plus subtilement à ce niveau là. On est désormais dans un style très très indé, je dirais même plutôt standard. La saturation est monocorde, avec de petits parasites de tessitures dans les aiguës. A ce niveau là, EMBOE s’excite sur sa guitare, en branlant avec le doigt les cordes de l’instrument afin d’essayer d’en faire sortir le miaulement (ou plus particulièrement le couinement ) qui fera bien sur l'instant. Il finira par poser la guitare sur l’ampli, ayant tenté sans succès de jouer les larsens, en se frottant à son ampli. Durant les dernières mesures du set, il est de nouveau assis et astique de manière frénétique l’ensemble de ses pédales de distorsion. Ca se finira un peu brutalement quand même et les gens auront bien du mal à se décider si oui ou non, il faut applaudir (« it’s not finished ! ! / it’s finished ! ! toussah).
EMBOE, c’est un p’tit gars qui y croit. Pour sur. Il est vraiment dans son univers musical et met beaucoup de cœur à l’ouvrage pour essayer de transposer ce qu’il tente de sortir de son ampli.
Malheureusement, même si ce n’est pas mauvais, c’est très convenu. L’utilisation d’objets détournés de leur utilisation initiale çà ne date pas d’hier puisque ce serait NEUBAUTEN qui aurait (non seulement lancé l’industrielle) démocratisé le concept dans le monde de la musique. Alors encore plus lorsque l’instrument est par nature destiné à produire un son comme une baguette. Ensuite, le p’tit gars a bien compris le concept de la noise aussi; il utilise l’instrument dans son intégralité afin de produire les sons et il possède naturellement une relation assez intime avec lui. D’ailleurs, avec le cœur qu’il met à l’ouvrage pour exciter les cordes de sa guitare, on ne peut que s’aventurer à envisager que sa femme doit faire partie des bienheureuses. Tout çà pour dire que malgré tous ses efforts, son set manquait très cruellement de colonne vertébrale; un discours sous-jacent, une idée, une cohérence à exprimer et qui donnerait plus de légitimité à sa performance face aux deux autres formations qui allaient se succéder.
Bon, pour le défendre je dirai au final que son set ne m’a pas empêché de jouer mon Proust, même si je ne suis plus une jeune fille la gueule grêlée.

La suite est amenée par CHEERLEADER 69 and Guests. En fait, pour ceux qui ne le saurait pas encore CHEERLEADER69 c'est le leader/ chanteur de PUNISH YOURSELF.
Alors attention; son side project, çà n'a rien à voir avec Punish. Déjà parce que çà n'est pas fait pour bouger ses fesses; parcequ' il est tout seul avec un sampler et sa guitare(et des guests) et surtout parcequ'il ne porte pas ses peintures de guerre. D'ailleurs, sans la couleur, Vx il fait un peu tristounet. Cependant, ce soir il a proposé à .CUT de jouer avec lui pendant le set. Et .CUT en guest, c'est fun. En plus de .CUT, Vx a demandé à une pote de venir faire du violon avec lui; le seul intérêt de la chagasse reste l'utilisation d'un instrument électrique, ce qui donne un petit côté cyberpunk.
Le set commence par un sample d'ambient standard; le style fait très vidéo/film d'action, avec un petit côté Werner Herzog. L'effet très particulier du contemplatif de ses films qui s'intercalent parfois entre le flood émotionnel et visuel.
.CUT est avec sa guitare et son cintre en zinc, assurant pour l'instant la place des rythmiques. Vx assure avec sa propre guitare une forme de continuo et le « chant » du set est soutenu par le son du violon.
L'ambiance est un peu constipé cependant; pour un concert dont l'auditoire se monte à 20 personnes, 25 au mieux, on y sent une concentration pesante, susceptible de recevoir l'effet inverse à celui escompté. En gros, on n'accorde pas de considération aux performers parce que c'est chiant.
L'évolution du set est assez lente, avec une bonne inflexion ou expansion du son. L'intérêt majeur réside dans le concept de remplacer les loops de progra par des instruments. On notera d'ailleurs que l'utilisation (réellement) créative du cintre en fer blanc sur les cordes de sa guitare, permet à .CUT de produire des sons pour lesquels certains programmeurs s'arrachent les cheveux.
Au bout de cette montée plutôt classique, la bande commence à crachouiller une seconde partie aux arrangements beaucoup plus martiaux. Vx se met à pousser la chansonnette, et les deux invités dynamisent un peu plus leur performance. Un vieux rocker c'est triste. Mais un vieux petit rocker c'est douloureux. Je comprends parfaitement qu'avec la pression que peut entrainer une gestion comme celle de Punish, l'artiste ait besoin de s'affirmer en son nom et place. Cependant la puissance et le charisme, même dans l'immobilisme, qui pourrait asseoir sa position de leader musical n'est pas au rendez-vous. Le personnage est tellement insignifiant qu'on a limite envie de lui tendre un mouchoir pour qu'il mouche son nez. L'utilisation de la guitare ne montre pas une bien grande maîtrise de l'instrument et je rajouterais volontiers que moi aussi je sais jouer Paint it Black dans Guitar-hero III. La voix manque de profondeur et reste cantonné aux médium nasillards et aux trémolos essoufflés. Ensuite, il avait quand même prévenu que ce soir, aux vues des conditions sommaires du lieu, il ne pouvait pas utiliser de vocoder. Ceci explique donc peut-être cela.
Par contre, entre le poulbot asthmatique et la chagasse au rire chevalin, dieu merci il restait .CUT. .CUT certe c'est mon pote, mais c'est surtout quelqu'un de foncièrement dévoué à ce qu'il fait, sans soucis des remarques et des critiques déconstruites. Alors que les deux autres protagonistes aspirent au devant de la scène, en appel à l'assentiment du public dans une statique rigide et méprisante, .CUT lui, en retrait, le dos presque collé au mur s'échine dans des ses écorchements de guitare. Il émane de lui une énergie forte qui se meut en une radiance à la limite du palpable, poussée et amplifiée par la dynamique du corps en mouvement. Du trio, c’est lui qui retient le plus le regard et l’attention du spectateur, tout juste parce qu'il est mobile.
Bon, au final, CHEERLEADER 69 c’est plutôt convenu. C’est pas spécialement mauvais, mais çà ne restera pas gravé au fer rouge sur les tablettes du temps. Y’a beaucoup de monde avant lui sur la liste d’attente, et des biens meilleurs. Ensuite, en terme de performance live, il faut avouer que c’est plutôt chiantos (comme les bonbons du même nom); L’artiste n’a pas le charisme nécessaire pour se passer d’un à côté visuel, surtout si l’on considère que le bonus « nichons » est très inférieur à ce qu’il devrait être pour relever le niveau d’intérêt du spectateur. Ensuite, n’oublions pas certains facteurs : le one-man show est une catégorie de performance difficile à assumer, Punish semble être une formation macrophage et en plus, Vx essaye avant tout de se faire plaisir. Ces éléments allège donc un peu la note salée de fin de concert, qui nous laisse sur notre faim comme quand on sort de chez Hippopotamus.

Arrive ensuite en dernier le groupe tête d’affiche de cette petite soirée, .CUT Ft GIBET. Le concept existe depuis 1992 et beaucoup de chemin a été parcouru depuis leur première performance en 2003, date à laquelle GIBET se retrouve sur le devant de la scène avec .CUT.
Le duo se compose de GIBET à la guitare et de .CUT avec son Laptop et ses quinze millions de pédales de distorsion sur la table. En outre, suivant le morceau, il reprend parfois sa guitare qu’il violente à l’aide de son cintre et d’un tournevis.
A la différence des deux précédentes formations, .CUT Ft GIBET a décomposé son set en morceaux bien distincts. Les influences d’ailleurs évoluent et changent selon les pièces, on ne reste plus dans le système de la composition monocorde et monotone.
« Overcoming Fear » à un petit côté Lynchéen, avec une ambiance plutôt légère, alors que la deuxième pièce du set, « Harry Trumann will never Die » prend plutôt ses inspirations dans la cold wave des années 80 ; L’utilisation de la guitare de GIBET en notes longues joue beaucoup dans le rendu général. « I whish july 31th will never come » fera office d’ovni par rapport au reste du set puisque le morceau, improvisé sur l’instant, se rapproche largement plus d’un électro-indus à la NoiseX. Le son est plus dynamique, plus gros, les deux acolytes utilisent ensemble et de concert leurs instruments. Il est à noter que c’est ce morceau que l’auditoire retiendra le plus, puisque les meilleurs échos du concert se feront quasi –exclusivement sur lui.
« Your naked dead body... » a une composition plus conventionnelle, en se rapprochant du travail de Godspeed ; cependant, c’est l’utilisation d’un outil détourné lui aussi de sa fonction première par GIBET qui donne toute l’originalité au morceau. Le son que rend un tournevis sur les cordes d’une guitare pourrait s’apparenter à celui que l’on obtient avec une pédale wa-wah mais avec un brin plus de saturation. La fin du morceau tend vers le drone et une saturation globale plus élevée.
Le dernier morceau prévu pour la soirée, « Up the river Da Nang », est très certainement le plus intéressant et le mieux construit d’un point de vue des phrases mélodiques. Son introduction se base sur un continuo qui joue sur l’atonie, avec une réverbération accentuée. On y retrouve les accents du drone, mais avec un dynamisme latent marqué. La construction du morceau est partagée entre GIBET, qui soutient la mélodie de sa guitare, et .CUT qui programme les basses en rythmiques répétitives. L’utilisation de la rythmique justement est intéressante, puisque GIBET, .CUT et la boucle électronique semble chacun suivre un pattern différent. On joue aussi beaucoup dans le développement avec les atonies, subtilement insérées dans la phrase musicale. La suite du morceau trouve son expansion dans l’augmentation des basses générées par .CUT, et un GIBET qui commence à utiliser l’effet Larsen de sa guitare. Le son devient donc plus gros et plus rond, la saturation augmente. .CUT a subtilement inséré des samples d'Apocalypse Now. La fin du set est tenue sur plusieurs minutes, là encore par une petite utilisation créative de la technologie. Sauf que cette fois, on a une implication bio-mécanique. .CUT a débranché sa guitare, qu’il chafouinait précédemment, laissant le son résiduel s’atténuer de lui-même et c’est là que c’est intéressant, car au plus fort de sa puissance, le son est alors créé par la contact direct de la connectique en or avec la main de l’artiste. Cette exhibition physique et sonore dure peu puisque l’intérêt est de jouer justement sur les réverbérations qui sortent des amplis, alimentées par les pédales de distorsion, alors même que le son initial est toujours celui de la guitare. Le morceau aurait tendance à me rappeler dans certains aspects le début de « fata Morgana » de Werner Herzog ; quand on a l’introduction d’un quart d’heure sur des samples d’avions qui décollent d’aéroports à travers le monde. Ce passage ne semble ne jamais vouloir finir dans le film d'ailleurs.
Le set s’arrête donc sur une impression dynamique et colorée. Le public est satisfait et, enthousiaste, en redemande. Etant donné que le duo a passé un bon moment et s’est bien amusé, ils nous gratifient donc d’un morceau bonus en rappel. Rapidos comme çà en passant et hop parce que c’est nous.
« But where is home when the heart is bleeding » a un petit côté Silent Hill, avec un ronflement très bas qui vient s’ajouter sur la nappe initiale. L’effet donne un côté très naturel, dans le sens où cela rappelle un roulement d’orage à 15 bornes en période d’été. Le morceau se conclut, après une mélodie d’écoute un peu évanescente, sur une boucle rythmique décousue, aux accents un brun psychédélique.
Ce sera donc tout pour ce soir mais à priori, les quelques personnes qui étaient venues se geler les fesses dans la cave qui sent bon le salpêtre repartent plutôt heureuses, et tout ce petit monde à bien du mal à se disperser lorsqu’il faut remballer. Encore une démonstration positive de l’intérêt du spectateur qui a fait l'effort de se déplacer; les disques et autres tirages limités de .CUT partiront plutôt bien. Comme quoi quand c’est bon, les gens achètent.
Il est vrai que je ne me suis pas encore appesantie sur l’aspect visuel de la performance, mais m’y voilà rendue. Le duo possède un charisme complémentaire; autant .CUT dégage une maîtrise et une présence qui se semble vouloir souffrir d’à peu prêt, autant GIBET dégage une atmosphère plus douce et plus sereine face au public. Les deux cependant ne laisse aucun doute sur leur travail et leur implication passionnée. A la différence d’EMBOE ou de CHEERLEADER, leur assise devant le public assoit la légitimité du groupe à se produire à l’internationale et devant des audience plus grandes.
Ensuite, il était intéressant d’observer les relations pendant le concert entre GIBET et .CUT. Chacun regarde l’autre de manière complice, amusée et attendrie; on retrouve dans leurs gestes et leurs postures une grande attention à l’autre, cette même volonté de complémentarité que l’on retrouve essentiellement dans les couples qui durent.
Quel accomplissement n’empêche depuis leur tout premier concert au Kafé musik à Lyon. A l’époque, les morceaux étaient plutôt décomposés, il n’y avait qu’assez peu de cohésion sur scène et surtout, qu’il s’agisse de .CUT ou de GIBET, il ressortait une appréhension très marquée à l’instar du public. GIBET à l’époque tendait à se cacher derrière le personnage de .CUT, qui s’était bandé le visage pour l’occasion histoire de faire « perf ». L’expression de déconstruction avait été soutenue par un démembrement de clavier AZERTY, mais la performance s’était plutôt résumée à un picorrage de touches, éssemées ponctuellement à la main du public. Plus besoin de passer une vidéo amateur de piercing en macro, la performance du duo se suffit désormais tant les braves petits ont pris de l’assurance. Beaucoup de générosité dans leur performance et beaucoup de renoncement au bénéfice d’une qualité musicale et visuelle largement plus solide.
Donc, conclusion du set : de la bonne indépendante, qui a su se hisser à hauteur de noms plus illustres (MOGWAI pour ne citer qu’eux), à force de persévérance et de travail. Dans cette vague musicale précise, alors que la plupart des compositions on tendance à ressembler à leur voisines comme deux gouttes de bière, .CUT Ft GIBET parvient à sortir des sentiers battus en proposant, déjà une conception structurée de ses concerts (des morceaux bien arrêtés qui ne font pas leurs putain de 30 minutes!!), mais également un large panel musical, alimenté par la multitude de références musicales et culturelles qui s’additionnent au sein du duo.
A suivre; surtout parce que, même s’il ne paye pas de mine, l'avancée du groupe, ainsi que la myriade d'autres projets de .CUT, laisse à espérer de l’encore mieux dans quelques temps.

Le concert de ce soir aura été plutôt... reposant après ces deux derniers jours. D'une part d'un point de vue des sonorités mais également d'un point de vue de la densité de population. Ensuite je reste plutôt mitigée sur la question de la qualité.
EMBOE nous a fait quelque chose d'assez convenu et l'on sentait malheureusement qu'il s'agissait du premier concert du monsieur. On espère qu'il parviendra à se trouver une ligne directrice personnelle, ce qui lui permettrait de sortir du lot.
CHEERLEADER 69 possède plus de maîtrise scénique, mais il semblerait que pour l'instant cette affirmation ne soit valable que pour PUNISH YOURSELF. Je reste cependant convaincue que le personnage peut faire de bonnes choses s'il laisse tomber le tsoin tsoin revival artif-arti.
Ensuite, .CUT Ft GIBET a quand même permis de rehausser le niveau de ce soir. Ils nous ont donné une bonne performance pour leur passage à Paris et musicalement ils commencent à avoir suffisamment de bouteille pour rivaliser avec les artistes majeurs de cette niche. Et puis, de vous à moi, c'est tellement bon de se laisser bercer « au delà des périclitations transcendentales qui mènent à l'exergue » avec ces braves gens, que le voyage aura bien valu deux gallinacés exotiques.

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